07.04.2021

Le régime complémentaire AGIRC/ARRCO sous tension

Les caisses de retraite sont mises à dure épreuve avec la crise sanitaire qui a débuté au mois de mars 2020. Les cotisations du fait du chômage partiel et des reports de paiement se contractent quand les dépenses continuent leur progression avec le vieillissement progressif de la population. Le régime complémentaire des salariés, l’AGIRC- ARRCO, est fortement exposé à la diminution des ressources.

 

Son résultat technique pour 2020 a été négatif de 8 milliards d’euros quand en 2019, il était positif de 200 millions d’euros. Ce dernier résultat, imputable à l’entrée en vigueur de plusieurs mesures dont un système de bonus/malus, avait mis un terme à une décennie de pertes. En prenant en compte les produits financiers générés par les placements en lien avec la réserve constituée dans les années 1990, la perte est réduite à -4,8 milliards d’euros, 

 

En 2020, le régime complémentaire a puisé dans ses réserves financières pour limiter le déficit. Malgré ces retraités exceptionnels, à la fin de l’année dernière, les réserves atteignaient encore 61 milliards d’euros, soit l’équivalent de neuf mois de pensions versées aux treize millions de retraités relevant du dispositif.

 

Compte tenu de la persistance de la crise sanitaire, les déséquilibres financiers devraient perdurer, obligeant l’Agirc-Arrco à recourir à nouveau à ses réserves qui ne peuvent pas statutairement descendre en-dessous de moins six mois de prestations sur un horizon de quinze années. Ce « ratio de sécurité » pourrait être atteint en 2026, obligeant les gestionnaires du système à prendre de nouvelles mesures.

 

Si les partenaires sociaux, gestionnaires du régime complémentaire, ne souhaitent pas adopter des dispositions à application immédiate, un cycle de négociation est néanmoins en préparation afin de prendre en compte l’évolution de la situation financière du régime. 
 

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