16.09.2022

Réforme des retraites

Fil rouge du débat public

Depuis 2017, la réforme des retraites est devenue un fil rouge du débat public. Si dans un premier temps, l’objectif était l’harmonisation des règles de calcul des pensions, dans un second temps, celui de la restauration des équilibres financiers l’a emporté. 


Deux ans et demi après le début de l’épidémie de covid-19, six mois après l’invasion russe en Ukraine, la question des retraites semble avoir perdu en acuité. Les pouvoirs publics, les partenaires sociaux se focalisent essentiellement sur le problème important du maintien du pouvoir d’achat des ménages. 

 

Pour autant, avec le vieillissement de la population, avec la stagnation de la population active, avec l’inflation qui érode les pensions, nul ne pourra ignorer la problématique du niveau de vie des retraités d’aujourd’hui et de demain.

 

Selon les calculs réalisés par le Conseil d’Orientation des Retraites, ce niveau de vie qui est aujourd’hui supérieur de 2 points à celui de l’ensemble des actifs, devrait, par simple application des réformes adoptées depuis 1993, diminuer d’ici 2030. Il sera alors inférieur à celui de l’ensemble de la population de 5 points. L’âge d’or des retraites s’achève dans un relatif silence. 

 

Ces dernières années, l’érosion des pensions est imputable à une indexation partielle à l’inflation. L’écart avec les salaires des actifs s’accroît ainsi d’année en année. L’alourdissement des prélèvements obligatoires pèse également sur le niveau de vie des retraités. Si les pensions des Français continuent à augmenter, cela n’est dû qu’à l’effet noria, c’est-à-dire au remplacement générationnel des retraités à petites pensions par des retraités à plus fortes pensions. 

 

Ce phénomène est essentiellement la conséquence de l’amélioration, certes trop lente, des pensions des femmes. Celles qui liquident leurs droits ont des pensions supérieures à celles qui décèdent et qui avaient bien souvent peu cotisés.

 

Cet effet cache le fait que depuis 2014 le montant réel des pensions est orienté à la baisse. La revalorisation des pensions applicable depuis le 1er juillet 2022 de 4 % ne devrait pas changer cette tendance. 

 

Les réformes engagées depuis 1993 avec en pointe la désindexation des salaires de référence, le passage des 10 aux 25 meilleures années pour le calcul des pensions de base et l’allongement de la durée de cotisation commencent à se faire ressentir. Dans un contexte économique complexe marqué par une baisse tendancielle de la croissance, la revalorisation des pensions est un sujet complexe.

 

Le Président de la République s’est engagé à améliorer le montant des petites pensions et en particulier du minimum contributif. Des mesures, il faut l’espérer, seront prises en la matière. Il n’en demeure pas moins que dans les prochaines années, les Français, seront contraints de préparer en amont leur retraite. 
 

Partager cet article :