26.11.2018

Les dépenses de retraite, cœur de la protection sociale

Chiffres DREES 2017

Les dépenses de protection sociale ont atteint, en France, en 2017, 775 milliards d’euros dont 728,2 milliards d’euros au titre des prestations. Elles représentent 33,8 % du PIB. L’année dernière, ces dépenses ont augmenté de 2,1 %. Les seules prestations ont progressé de 1,9 %, soit un rythme proche de celui de 2016

(+1,8 %).

 

Pour la première fois depuis 2008, la protection sociale dégage un excédent en 2017 de 6,2 milliards d’euros. Ce bon résultat est la conséquence d’une progression nettement plus rapide des ressources que des dépenses. 
 

graph1

 

Le premier poste de dépenses reste de loin les prestations du risque vieillesse-survie. Ces dernières s’élèvent à 331,4 milliards d’euros et représentent plus de 45 % des prestations sociales. Les pensions de retraites de droit direct, ont atteint 277,8 milliards d’euros en 2017, soit 84 % du risque vieillesse-survie. Ces dépenses ont augmenté de 2,1 % (après +1,9 % en 2016). 

 

Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite, issu de la réforme des retraites de 2010, continue de peser sur l’évolution des dépenses en contenant le nombre de nouveaux retraités. Néanmoins, les personnes ayant liquidé leurs droits à pension ont été plus nombreuses en 2017 qu’en 2016 de 3 %. L’impact de la réforme de 2010 devrait disparaître dans les prochaines années.

 

La pension moyenne demeure tirée à la hausse par l’effet noria : les pensions des nouveaux retraités sont plus élevées en moyenne, du fait de carrières plus favorables, que celles des retraités décédés au cours de l’année. La revalorisation des pensions, très légèrement supérieure en 2017 (+0,2 % en moyenne annuelle, après +0,1%), ne contribue que très faiblement à la hausse de ces dépenses et ne permet pas le maintien du niveau de vie du fait de la progression des prix.

 

Les prestations liées à la survie, quasi intégralement constituées de pensions de droit dérivé (94 % du risque survie), s’élèvent à 38,6 milliards d’euros et augmentent de 0,4 %, comme en 2016. Ces dépenses recouvrent en particulier les retraites de réversion. 

 

Les trois autres grands postes de la protection sociale sont la santé, la famille et l’emploi. 

 

Le risque santé, avec 255 milliards de prestations est le deuxième pôle de dépenses sociales. Il représente 35% de l’ensemble des prestations. Les dépenses de prestations afférentes à la maladie sont à l’origine de 80% des dépenses du risque santé. Elles se sont élevées à 208,3 milliards d’euros en 2017, en hausse de 2 % comme en 2016. 

 

Les prestations familiales représentent 55,4 milliards d’euros en 2017, soit 7,6 % de l’ensemble des prestations sociales. Elles augmentent de 1,5 %, après deux ans de croissance atone. Les allocations familiales avaient, en 2015 et 2016, enregistré une stagnation du fait de la modulation de leur montant en fonction des ressources à compter de la mi-2015. En revanche, les revalorisations dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale ont contribué à la hausse des prestations sociales en 2017.

 

Les prestations du risque emploi, qui représentent 44,8 milliards d’euros, soit 6,1 % des prestations sociales, n’ont augmenté que de 0,6 % en 2017 contre +2,3 % en 2016. La stabilisation du nombre de chômeurs indemnisés explique cette évolution. Les prestations d’indemnisation du chômage représentent 91 % du risque emploi. La progression des dépenses pour l’emploi est freinée par le net recul des prestations d’insertion et réinsertion professionnelles. Celles-ci diminuent de 2,7 % en 2017 du fait de la fin du plan

« 500 000 formations supplémentaires », qui avait conduit à une progression particulièrement élevée en 2016 (+19,9 %). 

 

Les prestations logement ont augmenté de 1,2 % en 2017. Elles se sont élevées à 18 milliards d’euros soit 2,6 % du total des prestations sociales. Deux facteurs ont joué en sens contraire : l’augmentation du nombre de bénéficiaires d’allocations logement et la mise en œuvre, au 1er octobre 2017, de la baisse de 5 euros par mois des trois allocations logement (aide personnalisé au logement, allocation de logement à caractère familial et allocation de logement à caractère social). 

 

Les prestations de lutte contre la pauvreté ont atteint 23 milliards d’euros en 2017. Elles ont progressé de 5,0%, après +4,5 % en 2016. Le « RSA socle » qui représente 48 % du montant global des prestations du risque pauvreté - exclusion sociale, stagne en 2017 (+0,5 %, après +3,1 % en 2016). La baisse du nombre de ses bénéficiaires (-0,6 %, après -4,3 % en 2016) est compensée par la hausse du montant moyen versé. 
 

Graph 2

 

Partager cet article :