12.01.2023

Dépendance, le problème de demain et d’après demain 

En 2040, au moins 2 millions de personnes seront dépendantes, contre 1,3 million actuellement. L’arrivée des premières générations des années post 1945 aux âges de plus forte prévalence à la dépendance explique cette montée en puissance du nombre de cas. 

 

Le risque dépendance augmente avec l’âge, surtout après 70 ans. Le nombre de personnes dépendantes bénéficiaires de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie représente 7,3 % de la population française âgée de plus de 60 ans.

 

Ce taux qui est de 0,5 % entre 60 et 64 ans, passe à 5,6 % pour la tranche d’âge 75/79 ans pour atteindre près de 25 % des 85/80 ans. 69 % des personnes de plus de 95 ans sont dépendantes. 
 

Bénéficiaires de l'APA selon l'âge

Avec la montée en âge des générations du baby-boom, l’acuité de la dépendance sera en forte augmentation dans les prochaines années.

 

Le manque de personnel est déjà sensible dans le secteur des aides à domicile. Les infirmiers, les aides-soignants, etc. sont de plus en plus sollicités. Il en est de même avec les médecins. Les personnes dépendantes bénéficient actuellement de l’appui de 8 à 11 millions d'aidants familiaux. Ces aidants sont principalement les conjoints et les enfants, et en premier lieu les filles, des personnes concernées.

 

Or, avec l'éclatement des structures familiales et la démographie déclinante, ces aidants seront de plus en plus âgés et se feront plus rares au moment où les plus de 80 ans seront en grand nombre. Les aidants en raison du soutien qu’ils apportent mettent souvent en danger leur santé. La dépendance constitue également un défi logistique majeur pour les familles qui sont amenées à régler un grand nombre de problèmes dans un laps de temps court.  

 

La prise en charge financière constitue bien évidemment un problème majeur pour de nombreuses familles. Le maintien à domicile ou l’hébergement en établissement de personnes dépendantes génère des coûts importants (adaptation des logements, coûts d’hébergement, services à la personne, etc...). Les familles peuvent compter sur plusieurs aides mais ces dernières ne couvrent pas l’ensemble des charges. Source de divisions au sein des familles, la question du financement de la dépendance est un sujet d’autant plus sensible que les personnes dépendantes n’ont pas toujours les facultés intellectuelles pour prendre les décisions nécessaires. 

 

Si tout le monde n’a pas vocation à être dépendant, il s’agit néanmoins d’un risque que nul ne peut ignorer. Le financement collectif de ce risque social doit être enfin mis à la hauteur des enjeux. Individuellement, il peut être judicieux de prendre des dispositions personnelles et financières, au travers de l’assurance ou de l’épargne, pour y faire face. 
 

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