23.02.2018

Le prix des réformes de retraite

Le rééquilibrage des comptes de l’assurance-vieillesse

Nous vivons, depuis un quart de siècle, au rythme des réformes des retraites, avec comme objectif, le rééquilibrage des comptes de l’assurance-vieillesse.

 

La première mesure concernant la maîtrise des dépenses des retraites ne date pas de 1993 mais de 1987 avec le changement du mode d’indexation des salaires de référence et des pensions. L’indexation fonction du salaire moyen a cédé la place à celle en fonction de l’inflation hors tabac. Cette mesure pérennisée permettra, selon le Conseil d’Orientation des Retraites, d’économiser d’ici 2060 sur les dépenses de pension 6 points de PIB (en retenant un scénario de productivité ; 3,5 points dans un scénario de 1 %), soit en valeur 2017, soit plus de 150 milliards d’euros. Les autres mesures d’âge et de durée mises en œuvre depuis 1993 devraient réduire la masse des pensions de 2,5 points de PIB quel que soit le scénario de productivité retenu.

 

La réforme de 2010 aboutissant à reporter l’âge de la retraite de deux ans a contribué à réduire les dépenses de retraite à court terme en diminuant le nombre de personnes susceptibles de liquider leurs droits à pension. Le montant des pensions distribuées sera abaissé de 6 % par an entre 2019 et 2014, puis de 3,5 % en 2050. Les effets de cette réforme s’amoindrissent dans le temps. En effet, en cotisant plus longtemps, les actifs améliorent le montant de leur future pension.

 

La réforme de 2014 qui joue sur la durée de cotisation aura, en revanche, un impact à long terme de l’ordre de 3 % par an du montant total des pensions en 2050. Au total, les réformes mises en œuvre depuis 2010 ont permis une diminution d’un point de PIB des dépenses des retraites et 9% de la masse servie par les régimes.

 

En prenant en compte l’ensemble du cycle de vie, selon les générations, la perte de pensions varie, du fait des différentes réformes adoptées, de 4 à 6 %. La baisse est plus forte pour les hommes que pour les femmes qui bénéficient d’un effet rattrapage de leur pension (amélioration du taux d’activité et des rémunérations).

 

Quoi qu’il en soit, le taux de remplacement qui est le rapport entre le montant des pensions perçues et les derniers revenus d’activité (ou la moyenne des revenus d’activité) est amené à baisser pour les prochaines générations et cela d’autant plus fortement que le revenu est élevé.

 

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