Que dépensons nous pour les retraites ?
Conseil d'Orientation des Retraites
Selon le Conseil d’Orientation des Retraites, le montant des dépenses en faveur des retraites a atteint, en 2018, 324,5 milliards d’euros soit près de 14 % du PIB. Il s’agit, de loin, du premier poste de dépenses sociales dans notre pays. Plus de 286 milliards d’euros étaient consacrés aux pensions de droit direct des régimes de base et des régimes complémentaires. 36 milliards d’euros sont destinés aux pensions de droit dérivé, essentiellement les pensions de réversion.
Avec l’accroissement du nombre de retraités, les dépenses de retraite ont progressé, depuis 2002, de 2,1 points de PIB.
Le rapport entre nombre de cotisants et le nombre de retraités qui atteignait 4 dans les années 70 s’élève désormais à 1,7. Il ne sera que de 1,3 en 2070. Le nombre de cotisants ne devrait pas évoluer de manière importante lors des prochaines décennies. De 28,3 millions, il devrait passer à 29 millions en 2032 et à 30,9 millions en 2070. En revanche, le nombre de retraités devrait poursuivre sa forte progression en atteignant, en 2070, 24,5 millions contre 16,3 millions en 2018.
Du fait de la montée en puissance des réformes engagées depuis 1993, la pension moyenne de l’ensemble des retraités passera de 51 à 33 % du revenu d’activité moyen de 2018 à 2070 (avec une hypothèse de croissance de 1,8 %).
Le taux de remplacement (rapport entre la pension à la liquidation nette de prélèvements sur le dernier salaire net perçu) devrait passer de 74,3 % pour la génération 1940 à une valeur comprise entre 53,8 et 63 % pour la génération 2000. Dans la fonction publique, le taux de remplacement est, en moyenne, de 64 %. En conservant le système actuel et en prenant en compte le poids croissant des primes, ce taux pourrait pour la génération 2000 n’être que de 51 %.
Les taux de cotisation employeur pour les régimes de la fonction publique
Si pour les fonctionnaires les cotisations salariés sont progressivement alignées sur celles du régime général des salariés, en ce qui concerne celles versées par les employeurs, le dispositif en vigueur demeure spécifique. Le taux de cotisations des employeurs de fonctionnaires est défini par décret et est indiqué dans le compte d’affectation spéciale « pensions ». Il est ajusté afin d’assurer l’équilibre financier du régime.
Ils sont ainsi passé pour les fonctionnaires civiles d’État de 49,9 à 74,28 % de 2006 à 2014 ; pour les militaires, les taux respectifs sont 100 et 126,1 %. Le taux de cotisation employeur en vigueur pour les fonctionnaires des collectivités locales est également en augmentation depuis 2012. Il est ainsi passé de 27,30 à 30,65 % de 2012 à 2017.
Pour un salarié privé du régime général, le taux de cotisation est de 27,77 % en 2019. Dans le cadre de la future réforme des retraites, le Haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye a prévu que les employeurs seraient assujettis à un taux unique de 28 %.
Comment se composent les revenus des retraités ?
Les pensions versées par les régimes de base, complémentaires et supplémentaires assurent 71 % des revenus des ménages retraités. 16 % proviennent des revenus du patrimoine et 11 % des revenus d’activité et des prestations sociales (dont le minimum vieillesse).
Un niveau de vie supérieur à la moyenne mais menacé ?
Depuis 2010, le niveau de vie des retraités a tendance à stagner en raison des mesures prises par les pouvoirs publics et par la moindre croissance des revenus du patrimoine. Néanmoins, le niveau de vie des ménages retraités reste supérieur de 5 points à celui de l’ensemble de la population.
Selon les estimations du Conseil d’Orientation des Retraites en fonction des scénarii retenus, le niveau de vie des retraités s’établirait entre 91 et 96 % de celui de l’ensemble de la population en 2040 et entre 78 et 87 % en 2070.
Partager cet article :