04.08.2020

Départ à la retraite, quelques conseils utiles

Se préparer en amont et veiller à l’exactitude du montant des pensions liquidées

Cette année, environ 800 000 personnes liquideront leurs pensions. Ce moment est complexe à gérer tant sur le plan psychologique que sur le plan financier. Il convient de s’y préparer en amont et de veiller à l’exactitude du montant des pensions liquidées. En raison du grand nombre de données à prendre en compte, des erreurs peuvent survenir. Cela pourrait concerner 20 % des personnes liquidant leur retraite.

 

À partir de 57 ou 58 ans, il est utile de commencer à réfléchir à l’organisation de ce passage. Sur le plan de la préparation financière, la souscription d’un supplément d’épargne retraite doit intervenir plus tôt afin de pouvoir capitaliser des sommes plus importantes tout en limitant l’effort d’épargne. 
 

L’âge de départ à la retraite 

Le premier point important est de fixer son âge de départ à la retraite qui dépend tout à la fois du nombre de trimestres cotisés et des règles en vigueur qui varient d’un statut à un autre.

 

Ainsi, un salarié du privé ne peut pas être mis d’office à la retraite avant 70 ans. Dans la fonction publique, les limites d’âge sont plus basses (62 ans pour les fonctionnaires de la catégorie active, 67 ans pour les autres) avec des possibilités de dérogations (carrière incomplète, enfants à charge, etc.). 

 

La durée de cotisation nécessaire est fonction de l’année de naissance de l’assuré

  • 1948 ou avant : 160 trimestres (40 ans)
  • 1949 : 161 trimestres (40 ans et un trimestre)
  • 1950 : 162 trimestres (40 ans et deux trimestres)
  • 1951 : 163 trimestres (40 ans et trois trimestres)
  • 1952 : 164 trimestres (41 ans)
  • 1953-1954 : 165 trimestres (41 ans et un trimestre)
  • 1955-1956-1957 : 166 trimestres (41 ans et deux trimestres)
  • 1958 1956-1960 :  167 trimestres (41 ans et trois trimestres)
  • 1961-1962-1963 : 168 trimestres (42 ans)
  • 1964-1965-1966 : 169 trimestres (42 ans et un trimestre)
  • 1967-1968-1969 : 170 trimestres (42 ans et deux trimestres)
  • 1970-1971-1972 : 171 trimestres (42 ans et trois trimestres)
  • À partir de 1973 : 172 trimestres (43 ans)

 

Elle pourrait être amenée à évoluer en fonction de la réforme des retraites en cours de discussion. 

 

En cas d’un nombre de trimestres insuffisant, une décote est appliquée

Depuis le 1er janvier 2019, les retraites complémentaires des salariés du privé sont amputées de 10 % durant trois ans dans la limite des 67 ans pour ceux qui n’ont pas cotisé 4 trimestres de plus que la durée légale.

 

En revanche, les salariés ayant cotisé 2 ans ou plus après la date à d’octroi de la retraite de base au taux plein bénéficient d’une majoration de leur retraite complémentaire pendant 1 an. 

 

Cette « surcote » est respectivement  

  • de 10 % en cas de décalage de la liquidation de deux années 
  • de 20 % en cas de décalage de trois années 
  • de 30 % si cas de décalage de quatre années

 

Pour le calcul des trimestres et des droits, les actifs ont intérêt à partir en fin d’année plutôt qu’en début.  

 

Les actifs ont la possibilité de racheter des trimestres manquants dans la limite de 12 afin d’anticiper le départ à la retraite sans que cela n’entraîne une réduction de la pension. 

 

Les salariés doivent, par convenance et afin de faciliter la gestion des ressources humaines, prévenir leur employeur de 3 à un an en avance. Les employeurs peuvent inciter les salariés concernés à anticiper ou à reporter leur décision. Cette négociation peut permettre d’accroître les indemnités de départ à la retraite.

 

Par ailleurs, les employeurs peuvent également proposer l’instauration d’une retraite progressive. Les salariés en retraite progressive peuvent se retrouver avec 85 à 90 % de leur ancien salaire pour un temps partiel représentant entre 60 et 80 % d’un temps plein tout en continuant à cotiser pour leur retraite.
 

Une demande unique pour tous les régimes

Depuis le mois de mars 2019, les actifs souhaitant partir à la retraite peuvent effectuer une seule demande, la « demande unique inter-régimes de retraite en ligne » (DUIRRL).

 

Ce dispositif donne non seulement la possibilité à n’importe quel actif – quel que soit son statut professionnel (salarié, fonctionnaire, indépendant) – de demander à liquider ses droits à la retraite obligatoire sur Internet, mais il permet de l’effectuer en une seule fois. 

La chasse aux trimestres 

Malgré l’amélioration constante du recueil d’informations, les actifs établissant leur dossier de retraite doivent veiller à vérifier que tous les trimestres auxquels ils ont droit ont bien été comptabilisés.

 

Les oublis les plus fréquents concernent les trimestres alloués pour enfants, les trimestres liés au service national, les stages et les emplois d’été ainsi que les périodes travaillées à l’étranger. Dans ce dernier cas, pour les Etats de l’Union européenne ou ceux ayant signé une convention bilatérale avec la France, les périodes travaillées sont comptabilisées. 

La chasse aux points dans les régimes complémentaires

Comme pour les trimestres, dans le relevé de situation, des points pour le calcul des pensions complémentaires peuvent avoir été omis. Cela concerne fréquemment les période de chômage indemnisé ou d’arrêt maladie.

 

De même en cas de passage au statut cadre, il peut y avoir quelques mois qui n’ont pas été pris en compte. 

 

Pas de report des points Agirc-Arrco en cas de chômage indemnisé ou d’arrêt maladie.
 

En cas de fraude de l’employeur

Un salarié peut considérer avoir cotisé pour sa retraite, sans que cela soit le cas dans les faits en raison d’un non-paiement des cotisations par son employeur.

 

En fournissant les preuves du travail effectué (présentation du bulletin de salaire), la caisse de retraite pourra octroyer des points gratuitement.

Oubli de la majoration pour trois enfants ou plus

La non-intégration de la majoration pour trois enfants figure parmi les erreurs également mentionnées. Les parents ayant eu trois enfants bénéficient d’une pension majorée de 10 %.

 

Au-delà du 3e enfant, la majoration est augmentée de 5 % par enfant. Cette majoration est valable pour les deux parents, il faut donc vérifier si les deux membres du couple en bénéficient bien. 

Mauvaise application du malus Agirc-Arrco

Depuis le 1er janvier 2019,  une minoration de la pension complémentaire AGIRC/ARRCO de 10 % durant trois ans s’applique pour ceux qui n’ont pas travaillé une année de plus par rapport à l’âge à partir duquel la retraite à taux plein peut être versée.

 

Ce malus ne s’applique pas au-delà de 67 ans et pour ceux qui ne sont pas soumis au taux de CSG normal. Il arrive que la décote soit appliquée par erreur à des retraités exonérés de CSG ou bénéficiant d’un taux réduit. 

Un mauvais taux de CSG 

Les retraités disposent d’un régime particulier de CSG. Le taux qui leur est applicable dépend de leur revenu fiscal de référence (RFR).

 

Un retraité seul est exonéré si son RFR est inférieur ou égal à 11 305 euros, il est de 3,8 % pour un revenu fiscal de RFR compris entre 11 306 et 14 780 euros, de 6,6 % pour un RFR entre 14 781 et 22 940 euros et de 8,3 % pour 22 941 euros et plus.

 

Du fait des modifications législatives de ces dernières années, certains retraités peuvent avoir été/être soumis au mauvais taux. 

Faites le tour du propriétaire 

Au moment de la liquidation des droits, les personnes concernées doivent retrouver tous les régimes supplémentaires auxquels ils ont pu cotiser (article 83, Perco, Corem, PERP, PER, Madelin, etc.). 

 

Il n’est pas inutile non plus de faire un petit tour de son patrimoine et de sa protection sociale (santé et dépendance). 

 

Dans tous les cas, il faut de l’organisation et de la bonne humeur !
 

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