Retraite homme / femme
Des écarts aux origines multiples
Fin 2018, les femmes avaient selon le Ministère de la Santé et des Solidarités, une pension de droit direct en prenant en compte l’éventuelle majoration de pension pour trois enfants ou plus, inférieure, en moyenne, de 41 % à celle des hommes.
Cet écart était de 50 % en 2004. L’amélioration du taux d’activité des femmes, ces dernières décennies et la réduction des inégalités salariales expliquent, en grande partie, la réduction de cet écart qui reflète essentiellement les inégalités tant professionnelles que salariales de ces cinquante dernières années. En intégrant les pensions de réversion, l’écart est de 28 %.
La retraite des femmes, victime du temps partiel
Même si le taux d’activité est désormais proche de celui des hommes, les femmes occupent plus souvent des emplois à temps partiel conduisant à des revenus plus faibles.
En 2019 ; 68 % des femme âgées de 15 à 64 ans sont en activité, contre 75 % des hommes. En 1975, les taux respectifs étaient 53 et 83 %. Toujours, en 2019, 29 % des femmes occupent un emploi à temps partiel, contre 8 % des hommes. Près de quatre-cinquième des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
Le temps partiel est d’autant plus pénalisant pour la retraite qu’il est pratiqué sur longue période. Il pèse sur la retraite de base à travers le montant des rémunérations retenus pour le calcul de la pension.
En ce qui concerne la retraite complémentaire, les personnes à temps partiel acquièrent par définition moins de points que ceux qui sont à plein temps.
Le congé parental peut également entraîner une réduction des pensions. 95 % de ces congés sont pris par les mères. Les salariés du privé, dans le cadre de ce congé ont la possibilité de s’arrêter de travailler pour une durée d’un an pouvant être renouvelée plusieurs fois. Pendant cette période, le contrat de travail est suspendu. En lieu et place du salaire, les personnes concernées perçoivent une allocation de base versée par la Caisse d’allocations familiales (Caf). Les trimestres sont comptabilisés pour la retraite. Si la conséquence pour la pension de base est limitée, elle est plus importante pour la retraite complémentaire car il n’y a pas d’acquisition de points AGIRC/ARRCO.
Autre facteur, Les inégalités professionnelles
Une grande partie des écarts de pension entre les hommes et les femmes provient de la nature des emplois occupés durant la vie professionnelle.
Les femmes sont moins présentes au sein des postes à responsabilités même si une évolution positive a été constatée ces quarante dernières années. En 2019, 17 % des femmes actives sont cadres, contre 22 % des hommes. En 1982, les ratios respectifs étaient 4 et 10 %.
L’écart de salaires était de 16 % en 2019, dont deux tiers s’expliquait par la nature des postes, le dernier tiers étant lié à une inégalité salariale. Des rémunérations plus faibles génèrent des pensions moins importantes, en particulier en ce qui concerne les retraites complémentaires.
Partager cet article :