02.09.2019

Quand les retraités n’en demeurent pas moins des épargnants 

En France, ceux-ci demeurent des épargnants jusqu’à l’âge de 75 ans

En France, Les retraités demeurent des épargnants jusqu’à l’âge de 75 ans. Entre 60 et 75 ans, ils ont tendance à renforcer leur patrimoine. Après 75 ans, les problèmes liés à la perte d’autonomie et la gestion de la succession amènent un moindre effort d’épargne voire une diminution du patrimoine.

 

Par le jeu de l’accumulation du capital et du fait que le niveau de vie des retraités est supérieur à la moyenne de la population, les seniors sont surreprésentés parmi les détenteurs d’assurance vie et de biens immobiliers. Plus de 70 % des retraités sont, selon l’INSEE, propriétaires de leur résidence principale et plus de 42 % disposent d’un contrat d’assurance vie.

Taux-patrimoine_grand type d'actifs

Les retraités, comme l’ensemble des Français, épargnent d’abord par précaution. Ils sont 38 % en moyenne à déclarer le faire dans ce but contre 40 % parmi les actifs et l’ensemble de la population. S’ils ne sont plus confrontés au risque lié au chômage, ils peuvent en revanche craindre une détérioration de leur santé à l’arrivée à un âge avancé.

 

Cohérents avec le jugement qu’ils portent sur le niveau de leurs pensions de retraite (50 % des retraités considérant que les pensions servies permettent de vivre correctement contre 31 % des Français – enquête 2019 Cercle de l’Épargne/Amphitéa), ils sont moins nombreux à indiquer épargner en vue d’améliorer leur niveau de vie à la retraite (24 % contre 38 % parmi les actifs et 31 % pour les Français pris dans leur ensemble). Cependant, contrairement aux idées reçues, cet objectif reste prioritaire pour près d’un retraité sur quatre et devance, mais de peu, l’épargne destinée à la transmission au profit des descendants ou à venir en aide à sa famille.

 

Bien que davantage citées parmi les retraités que le reste de la population, ces deux motivations pour épargner ne sont avancées que par 23 % des retraités. Sans surprise, compte tenu du fort taux de détention d’immobilier parmi les retraités, ils ne sont que 2 % à indiquer dans notre enquête vouloir épargner en vue d’acquérir un logement. 

Dans quel but ?

Fort logiquement, la pratique de l’épargne-retraite est moins fréquente chez les retraités

 

Quand 61 % des actifs déclarent épargner en vue de leur retraite, et 57 % de la population totale, ils sont 51 % parmi les retraités. Néanmoins, ce résultat reste élevé.

 

Par ailleurs, s’ils ne sont que 7 % à le faire très régulièrement, ils sont aussi nombreux que la moyenne des Français et que la moyenne des actifs à déclarer le faire assez régulièrement (13 % parmi les retraités contre 14 % pour les deux autres catégories étudiées) ou quand c’est possible (respectivement 31 % pour les retraités contre 32 % des Français et 34 % des actifs). 

Placement sur épargne retraite

Pour les retraités, la préparation de la retraite passe par la résidence principale et l’assurance vie

 

Au regard de cette répartition du patrimoine des seniors, il n’est guère surprenant de constater dans notre enquête que les retraités plébiscitent la détention du logement pour préparer la retraite, avec respectivement 80 % de citations en faveur de cette solution contre 67 %, en moyenne, chez les Français et 66 % des actifs.

 

Arrive ensuite l’épargne longue, et en particulier l’assurance vie, citée par 38 % des retraités soit 7 % de points de plus que la moyenne nationale et même 11 points de plus que les actifs.

 

L’investissement immobilier dans l’optique de la retraite attire moins les premiers concernés. Seuls 20 % des retraités l’envisagent pour compléter leurs revenus quand 30 % des Français et 35 % des actifs soutiennent cette solution. La gestion d’un bien locatif constitue une charge supplémentaire qui peut sembler compliquer à un certain âge et freine sans doute les retraités.

 

Par ailleurs, ces derniers, familiers avec l’assurance vie, ont compris les avantages de ce placement qui offre de la souplesse et permet une plus grande disponibilité de son patrimoine. Il est en effet plus simple de mobiliser son assurance vie, à travers le versement d’une rente viagère pour répondre à un besoin de financement lourd tel que la perte d’autonomie que de faire appel à un patrimoine immobilier qui exige bien souvent une mise en vente préalable. 
 

La meilleure façon de préparer sa retraite

Le taux d’épargne que ce soit en France ou en Allemagne tend à augmenter du fait du vieillissement de la population. C’est une tendance de fond. Si les seniors mettent de l’argent de côté, c’est pour se prémunir des risques, liés à d’éventuels problèmes de santé ou à la dépendance.

 

C’est aussi afin de céder un capital à leurs héritiers ou afin de venir en aide à leurs enfants ou petits-enfants. L’aversion aux risques est également un moteur puissant pour le renforcement de la poche d’épargne. Or, malgré le haut niveau de protection sociale atteint, en France, les ménages essaient, ces dernières années, à accroître leur épargne liquide.

 

La conviction que le système d’État providence est menacé de faillite est amplement partagée. Cette évolution renforce la mauvaise allocation de notre épargne qui n’est pas suffisamment investie en produits longs.

 

Depuis plus de quarante ans, les pouvoirs publics essaient de renforcer les placements actions. La loi PACTE récemment promulguée s’inscrit dans cette logique. Les seniors ne sont pas condamnés à tout placer en produits de taux faiblement rémunérés. Ce n’est pas parce que l’on a 60 ans que tout son capital doit être sécurisé. Un minimum de diversification est une source de sécurité et de rendement. 
 
 

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