Le niveau de vie des retraités
Statistiques publiées par le Ministère des Solidarités et de la Santé (chiffres 2016)
Selon les dernières statistiques publiées par le Ministère des Solidarités et de la Santé, le niveau de vie des retraités dépassait, en 2016, celui de l’ensemble de la population française. Le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine était, en effet, de 1 760 euros par mois contre 1 690 euros pour l’ensemble des Français. Les pensions des régimes obligatoires assuraient 80 % du revenu de disponible des retraités. Ce ratio est de 90 % si les deux membres du ménage étaient à la retraite. Les revenus du patrimoine représentent 17,2 % des revenus des retraités contre 10,2 % pour l’ensemble de la population.
Le montant moyen de la pension brute de droit direct (y compris majoration de pensions pour enfants) s’élevait à 1 389 euros. La pension nette était de 1 294 euros (après CSG, CRDS, CSA). En euros constants, les pensions ont progressé, en 2016, de 0,9 %. Cette augmentation est, en 2016, liée au renouvellement de la population. Par effet noria, des personnes à petite pension, notamment des femmes, cèdent la place à des jeunes retraités qui ont bénéficié de carrière professionnelle plus importante tant en matière de salaire qu’en nombre de trimestres cotisés. Les pensions sont également tirées vers le haut par un effet démographique, le nombre de décès étant inférieur au nombre de nouveaux retraités, En 2016, les pensions n’ont pas été revalorisées du fait de l’absence constatée d’inflation.
La pension moyenne en droit direct pour les femmes était de 1065 euros en 2016 contre 1739 euros pour les hommes soit un écart de 38,8 %. En 2004, cet écart était de 45,8 % en 2004. En intégrant les droits dérivés, la pension moyenne des femmes était de 1 322 euros, soit 24,9 % de moins que la pension moyenne des hommes. De génération en génération, l’écart homme/femme se réduit. Ainsi, les pensions des femmes nées en 1926 étaient de 51 % inférieures à celles des hommes quand pour la génération 1950, l’écart a été ramené à 33 %.
Les retraités fonctionnaire et du privé face à la baisse de leur niveau de vie
Si le montant des pensions continue, en moyenne à augmenter grâce aux nouveaux retraités, il en est tout autrement pour l’ensemble de la population retraitée du fait des augmentations des prélèvements obligatoires et des mesures prises depuis. Selon une enquête réalisée par le Conseil d’Orientation des Retraites publiée au mois de décembre dernier, les cadres nés en 1932 ont subi, de 2002 à 2017, en moyenne une perte de pouvoir d’achat de 5 % après 25 années de retraite. Pour les fonctionnaires, la perte est de 0,25 % par an lors de ces quinze dernières années. Les générations de 1937, 1942 et 1947 sont dans des situations voisines. Pour un agent public de catégorie B né en 1932, le pouvoir d’achat de sa pension brute s’est contracté de de 4 % après 25 années de retraite par rapport au pouvoir d’achat au cours de l’année de son départ de la vie active. Cette baisse résulte de la faiblesse des indexations annuelles pratiquées. Les gels et les reports de revalorisation ont pesé sur le montant des pensions qui n’ont qu’imparfaitement pris en compte l’inflation. Les prélèvements sociaux ont, au cours de ces 25 dernières années, fortement progressé (CSG, Contribution additionnelle de solidarité active (Casa), Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), cotisation d’assurance maladie instaurée en contrepartie de la prise en charge des dépenses de soins des retraités).
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