18.03.2022

Les femmes inquiètes pour leur retraite

Les retraites des femmes restent inférieures à celle des hommes

Malgré une amélioration ces quarante dernières années, les retraites des femmes restent inférieures à celle des hommes. Les pensions sont des images des carrières professionnelles du passé. L’écart entre les hommes et les femmes sont imputables aux inégalités salariales et aux différences de taux d’activité.

 

En moyenne, en France, les femmes percevaient, en 2019, une pension brute de droit direct (hors pension de réversion) de 1 145 euros par mois, contre 1 924 euros pour les hommes. En 2004, le montant de la pension des femmes était inférieur à 770 euros, contre 1 580 euros pour les hommes.

Montant mensuel moyen des pensions de droit direct

  Des inégalités encore importantes

Fin 2019, les femmes résidant en France avaient, selon le service statistique du ministère des Solidarités et de la santé, la DREES, une pension de droit direct (y compris l’éventuelle majoration de pension pour trois enfants ou plus) inférieure, en moyenne, de 40 % à celle des hommes.

 

Cet écart conséquent se réduit néanmoins progressivement. Il était de 50 % en 2004. La réduction s’explique par l’augmentation du taux d’activité des femmes, la plus grande égalité salariale et par la meilleure prise en compte des arrêts de travail pour maternité. Après prise en compte de la pension de réversion (pension accordée au conjoint survivant), dont les femmes sont les principales bénéficiaires, l’écart de pension homme/femme était, en 2019, de 28 %. Malgré tout au rythme actuel de baisse, il faudrait plus de soixante ans pour atteindre une réelle égalité. 

 

La pension des femmes représentait, en 2019, 57 % du revenu d’activité moyen, contre 74 % pour les hommes. Ce ratio diminue avec la mise en place des réformes des retraites depuis le milieu des années 2010. La baisse est néanmoins plus légère pour les femmes que pour les hommes en raison des dispositions adoptées afin de mieux prendre en compte les arrêts liés à la maternité et les enfants à charge.

 

Ce taux était en 2017 de 77 % pour les hommes et de 56 % pour les femmes.

Pension nette moyenne totale

Ayant des pensions plus faibles que les hommes, contraintes de reporter leur âge de départ à la retraite au-delà de 62 ans, selon la dernière enquête du Cercle de l’Epargne de septembre 2021, 73 % des femmes considèrent que le niveau de pensions servies est ou sera insuffisant pour vivre correctement quand 55 % des hommes partagent ce sentiment.

 

Parmi elles, 29 % considèrent même qu’il était « tout à fait insuffisant » (contre 20 % des hommes).

  Des femmes plus pessimistes que les hommes sur l’avenir du système de retraite

Les femmes sont, par ailleurs, plus pessimistes que les hommes au sujet de la pérennité de l’actuel système de retraite. 69 % pensent, selon l’enquête précitée, que le système de retraite tombera en faillite d’ici quelques années « s’il n’est pas profondément réformé ». Cette proportion est de 64 % pour l’ensemble des Français et 58 % chez les hommes. Elles ne sont que 20 % à souhaiter le statu quo en matière de retraite quand les hommes sont 24 %.

 

Elles ne sont pas hostiles à l’idée d’une régime par points avec une petite préférence relative pour le régime unique tel que l’avait imaginée, en 2017, Emmanuel Macron (44 % pour un régime unique et 36 % pour un régime commun mais maintenant certaines spécificités selon les statuts professionnels).

 

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