24.09.2020

L'effort d'épargne des français

Evaluation de mars à juillet 2020

De l’épargne subie à l’épargne de long terme en passant par l’épargne de précaution

Durant le confinement, les Français à défaut de consommer ont épargné, puis ils ont continué après le 11 mai par peur de la récession. Depuis, l’effort d’épargne ne s’est pas relâché par crainte d’une future baisse des revenus ou d’une perte d’emploi.

 

Au total, du mois de mars à celui de juillet, selon les évaluations, entre 75 et 100 milliards d’euros auraient été mis de côté.  La quasi-totalité des ménages français serait à l’origine de ce surcroît d’argent mis de côté. Évidemment, figurent parmi les épargnants, les plus aisés mais aussi les Français plus modestes comme en témoigne le rebond du Livret d’Épargne Populaire. Les jeunes ont également garni leur Livret d’Épargne Jeune qui était en déclin depuis de nombreuses années. L’effort d’épargne a été plus important au sein des grandes agglomérations qui concentrent les ménages les plus aisés. Par ailleurs, ces derniers ont été les plus affectés par le changement de mode de vie généré par l’épidémie.

 

En période de crise, centennale, historique, les ménages sont allés au plus simple, au plus court. Ils ont privilégié les placements liquides et sûrs, le triomphe des dépôts à vue, du Livret A, du LDDS, et des livrets bancaires qui ne rapportent pourtant que 0,13 % en moyenne (Banque de France, juillet 2020).
 

Épargne des français de mars à juillet en milliards d'euros

    En 2008 et en 2012, le même comportement avait été constaté

Seule l’ampleur a changé. À chaque crise, le niveau de l’épargne de précaution augmente sans revenir durant la phase de croissance qui suit à son niveau initial. 

 

Un changement d’approche face à l’épargne en période de crise

En 2000, en 2008, en 2012, les épargnants français étaient sortis au plus bas des marchés « actions » engendrant ainsi une forte amertume. Le nombre d’actionnaires était tombé au plus bas et avait eu toute la peine du monde à remonter.

 

Le nombre de titulaires de PEA est ainsi passé de 7 à 4 millions de 2000 à 2019. En 2020, les épargnants ne sont pas sortis de manière massive du marché actions.

 

Selon l’Autorité des Marchés Financiers, il y a eu 150 000 nouveaux actionnaires qui ont profité des « soldes » et qui ont acquis en mars des actions. Pour les contrats d’assurance vie, lors des crises précédentes, la proportion de unités de compte chutait pour représenter moins de 10 % de la collecte totale. En 2020, elle est restée proche de 30 %. Indéniablement, les épargnants ont fait preuve d’une maturité plus forte que dans le passé. 

 

En cette rentrée, les ménages ayant une forte poche d’épargne de précaution sont amenés à réfléchir sur son utilisation. Ils doivent évaluer leurs besoins en termes de consommation, d’épargne de précaution et d’épargne à long terme. Parmi les priorités mises en avant par les ménages figurent la santé, la solidarité et les retraites. La question du niveau de vie à la retraite inquiète près des trois quarts de la population française. 
 

Perception du revenu à la retraite

  Une orientation de l'épargne covid et post covid vers la retraite ?

L’orientation d’une partie de l’épargne covid et post covid vers la retraite semble répondre aux souhaits d’une partie non négligeable des Français.

 

Cette orientation qui pourrait s’effectuer à travers le Plan d’Épargne Retraite aurait en outre l’avantage de financer sur le long cours les entreprises, ce qui serait un atout en cette période de redémarrage de l’économie. 

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