28.08.2020

La cagnotte du confinement fait des envieux

Depuis le début de la crise sanitaire, les ménages français ont mis de côté entre 70 et 100 milliards d’euros. Durant le confinement, l’épargne était plus subie que volontaire, les commerces, les lieux de loisirs étant fermés. Depuis le milieu du mois de mai, les Français n’ont pas relâché leur effort d’épargne. La crainte d’une deuxième vague et celle du chômage expliquent ce comportement. Les ménages ont, au cours du premier semestre, privilégié la sécurité et la liquidité. La collecte du Livret A a atteint, en six mois, 22,25 milliards d’euros et celle du Livret de Développement Durable et Solidaire 6,36 milliards d’euros. Sur la même période, les dépôts à vue se sont accrus de 45 milliards d’euros.

Les ménages ne sont pas tous logés à la même enseigne. Ainsi, selon les dernières statistiques de la Banque de France, ce sont essentiellement les Parisiens et les habitants des grandes villes qui ont accru leur effort d’épargne. Sur le premier semestre 2020, chaque ménage à Paris a mis de côté en moyenne 5 346 euros contre 1 265 euros pour l’ensemble de la France. Les habitants des Hauts-de-Seine arrivent juste derrière, avec une hausse moyenne de l’effort d’épargne par ménage de 5 175 euros. En revanche, dans la Creuse, le patrimoine des ménages est resté stable (2,1 milliards d’euros). Dans de nombreux autres départements (Ardennes, Aisne, Aude, Ariège, Pyrénées-Orientales…) la hausse est très modérée. La proportion de cadres et professions libérales est plus importante à Paris que dans le reste de la France. Par ailleurs, la population parisienne a été peu concernée par le chômage partiel du fait du développement du télétravail, facile à réaliser pour les emplois de services. Les revenus des parisiens ont ainsi été peu affectés, pour le moment, par le confinement et la récession. Néanmoins, les professions libérales et les commerçants ont enregistré des pertes importantes d’activité.

 

La question du dégonflement de l’épargne de précaution est soulevée depuis plusieurs semaines. Certains souhaitent que les ménages consomment davantage, d’autres qu’ils réaffectent cette épargne liquide vers des produits de long terme. Dans tous les cas, le retour d’un minimum de confiance est indispensable avec une stabilisation de la situation sanitaire ainsi qu’économique.

 

Plusieurs voix se sont fait entendre en faveur de la création de nouveaux produits d’épargne. La France en dispose déjà d’un grand nombre entre les livrets réglementés, l’assurance-vie, le PEA ou le nouveau Plan d’Épargne Retraite. Ce dernier dont la commercialisation a commencé le 1er octobre 2019, permet tout en préparant sa future retraite, de financer l’économie sur longue période. Le nouveau PER dispose en outre de possibilités de sorties anticipées tant en cas de chômage ou pour financer l’acquisition de sa résidence principale. Enfin, à la différence des anciens produits, au moment de la liquidation des droits, des possibilités de sortie en capital ont été prévues. Ce produit correspond ainsi à la volonté de protection des Français et peut contribuer à fortifier l’économie.

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