16.02.2021

2020, une année particulière pour la CNAV

Liquidation des droits directs en 2020

En 2020,selon la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (la CNAV), les assurés salariés du secteur privé ont liquidé leurs droits directs à la retraite à 62 ans et 9 mois comme l'année précédente.

 

La crise sanitaire n’a pas modifié les comportements des assurés, ils ont simplement décalé leur demande en mars/avril sans que cela n’entraîne de conséquences sur l’âge de départ.

 

2020 marquait le premier palier d'allongement de la durée de cotisation prévue par la réforme Touraine de 2014. Depuis 2020, la durée de cotisation est relevée d’un trimestre tous les trois ans jusqu’en 2035 pour atteindre 172 trimestres (43 ans) pour les générations 1973 et suivantes.

 

Ce trimestre supplémentaire n’a pas eu d’incidence sur l’âge de départ tout comme la mise en place du bonus/malus à compter du 1er janvier 2019, pour le régime complémentaire AGIRC-ARRCO. Moins de 5 % des assurés ont modifié leur comportement pour éviter la réduction de leur pension de 10 % quand les experts tablaient sur 10 %. Des cadres avaient anticipé l’application de cette réforme en prenant leur retraite avant 2019, pour échapper à cet abattement. 

 

Selon la CNAV, 662 000 liquidations de droits directs ont été comptabilisés en 2020, à peu près autant que l'année précédente, et 169 000 liquidations de réversions, soit 3 000 de moins. 

 

La France comptait 14,57 millions de retraités touchant au moins une pension de la CNAV, contre 14,54 millions fin 2019. La surmortalité liée à la Covid, 54 000 selon l’INSEE, entraînerait, pour la CNAV, une diminution des dépenses de 300 à 400 millions d'euros. Comme nombre de décès sont survenus en fin d'année, l'impact a été faible en 2020 et reste marginal au regard des 140 milliards d'euros de dépenses annuelles de la CNAV (l’ensemble des dépenses de retraite s’élève à 340 milliards d’euros).

 

Du fait de la diminution des ressources, le déficit de l’assurance vieillesse, en 2020, a atteint  11,5 milliards d'euros avec le fonds de solidarité vieillesse. Ce montant aurait été bien plus important si la CNAV n'avait pas puisé dans le fonds de réserve des retraites à hauteur de 5 milliards d’euros. Pour 2021, le déficit devrait être de 12,1 milliards, qui pourrait être ramené entre 5 et 10 milliards d’euros en cas de reprise rapide. Les pertes de la CNAV seront transférées à la Caisse d'amortissement de la dette sociale.
 

 

Les modalités de la prise en compte du chômage partiel pour la retraite

 

Par la loi du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, le Parlement a permis aux salariés concernés par le chômage partiel de ne pas perdre de période cotisée pour la validation de leurs droits à retraite. La loi couvre toutes les périodes de chômage partiel comprises entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2020 

 

Un décret du 1er décembre 2020 a précisé que 220 heures indemnisées sont nécessaires pour valider un trimestre, dans la limite de 4 trimestres par an. Ce dispositif a été prolongé au-delà du 31 décembre 2021 par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021. 

 

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