Les Français assez réalistes sur leur niveau de pension
Données CECOP – IFOP
55 % des Français pensent que leurs pensions représenteront entre 40 et 70 % de leurs revenus d’activité. La moyenne se situe aujourd’hui autour de 57 %. Seuls 28 % pensent que leurs pensions dépasseront 70 % de leurs revenus d’activité. Ce seuil n’est atteint que par une petite partie des retraités (fonctions publiques, régimes spéciaux et sous réserve que les assurés n’aient pas perçu de primes importantes durant les 6 derniers mois).
Les femmes (20 %) sont plus nombreuses que les hommes (13 %) à penser que leurs pensions seront inférieures à 40 % de leurs revenus d’activité. Elles ne sont que 22 % à penser qu’elles seront supérieures à 70 % de ces derniers, contre 36 % des hommes. La faiblesse des pensions des actuelles retraitées influe sans nul doute sur leur appréciation. La réduction de l’écart entre les pensions des hommes et des femmes est engagée depuis plusieurs années, mais celui-ci est encore de 40 % avant réversion.
Les jeunes de 18 à 24 ans qui, par ailleurs, doutent de la pérennité du système de retraite sont 38 % à penser que leurs pensions représenteront plus de 70 % de leurs revenus d’activité, contre 28 % de l’ensemble de la population sondée.
Les Français à revenus modestes sont les plus pessimistes sur leur niveau de pension. Près des deux tiers pensent que celle-ci ne dépassera pas les 60 % quand dans les faits elles s’élèvent à plus de 75 % de leurs revenus d’activité. Leur appréciation est une transposition des problèmes de pouvoir d’achat qu’ils rencontrent au quotidien.
31 % des Français à revenus élevés pensent que leurs pensions représenteront plus de 70 % de leurs revenus d’activité, ce qui est plutôt optimiste au regard du taux de remplacement pour cette tranche de revenus (autour de 60 %). En revanche, les cadres supérieurs sont assez lucides sur le niveau de leurs futures pensions. 53 % pensent qu’elles se situeront en dessous de leurs revenus d’activité et 73 % qu’elles y seront inférieures à 70 %.
LE PER DE PLUS EN PLUS CITES
48 % des Français estiment qu’être propriétaire de sa résidence principale constitue un des meilleurs moyens pour maintenir son niveau de vie à la retraite. Ce choix est privilégié par les cadres supérieurs (66 %) et par les cadres moyens (70 %). Les personnes à revenus modestes ne sont que 24 % à opter pour cette solution. Cette faible proportion est à mettre en lien avec les difficultés qu’elles peuvent rencontrer pour acquérir un bien immobilier. A contrario, plus des deux tiers des personnes gagnant plus de 3 000 euros par mois mettent en avant la possession de la résidence principale. L’assurance vie arrive en deuxième position à égalité avec l’investissement immobilier locatif. Les personnes à revenus élevés mettent en avant cette solution plus que la moyenne (31 %). L’investissement immobilier locatif est prisé par les cadres supérieurs (41 %) et par les jeunes de moins de 34 ans (31 %).
30 % des sondés souhaitent soit cumuler la retraite avec un emploi, soit continuer de travailler plus longtemps. 18 % des titulaires de revenus aisés sont favorables au cumul emploi/retraite. Cette tranche de revenus comporte de nombreux travailleurs indépendants, professions libérales et cadres supérieurs qui peuvent plus facilement reprendre une activité après la liquidation de leurs droits à la retraite que les autres catégories sociales.
Les résultats de l’enquête du CECOP réalisée par l’IFOP souligne que les Français demeurent inquiets en matière de retraite et cela sur deux plans qui se télescopent : le premier est celui du niveau des pensions et le second sur l’âge de départ à la retraite. S’ils veulent partir le plus tôt à la retraite, ils ne sont pas disposés à voir leurs pensions amputées. À cette fin, bon gré, mal gré, ils sont prêts à travailler un peu plus longtemps. Même si avec l’inflation, les capacités d’épargne à long terme sont obérées, près de la moitié des Français déclarent mettre de l’argent de côté pour préparer leur retraite. Le nouveau PER est, à ce titre, plébiscité par les cadres et les professions libérales.
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