13.05.2020

Point sur l'épargne en France

Épargne, vous avez dit épargne ! 

L’épargne est une renonciation à la consommation. C’est la part non consommée ou investie des revenus des ménages.

 

Le confinement ayant entraîné la fermeture d’une grande partie des commerces, les Français ont réduit leur consommation de 33 % et augmenté d’autant leur épargne. S’il est vrai que dans l’intervalle, l’augmentation du chômage (chômage partiel, fin de CDD ou de mission d’intérim), a engendré une diminution des revenus des ménages d’environ 5 %, un surcroît d’épargne de plus de 30 milliards d’euros par mois est venu cependant s’ajouter à l’effort réalisé en temps normal et qui s’élève à une douzaine de milliards d’euros.

 

Selon l’institut économique, l’OFCE, sur l’année, ce surcroît d’épargne pourrait dépasser 55 milliards d’euros. Le taux d’épargne se situerait alors autour de 19 % du revenu disponible brut après avoir atteint un taux de 27 % durant le confinement. Il était, avant crise, de 15 % du revenu disponible brut, niveau en hausse depuis 2018.

 

La crise des « gilets jaunes « et la réforme des retraites s’étaient accompagnée d’une augmentation de l’épargne de précaution. Les Français estimaient que le risque de crise économique et sociale était élevé. 

Taux d'épargne des ménages  en % du revenu disponible brut

La situation avec la fin du confinement...

Avec la fin du confinement, la consommation devrait augmenter. Elle ne reviendra pas du jour au lendemain à son niveau initial en raison de la réouverture différée des cafés, des restaurants, des salles de spectacles, des cinémas, etc.

 

Par ailleurs, les limitations imposées au niveau des transports pourraient peser sur la consommation. Les craintes concernant l’emploi pourraient également jouer en faveur du maintien d’un haut niveau d’épargne de précaution.

 

La résorption des 10 millions de chômeurs partiels nécessitera un peu de temps. Les ménages pourraient également temporiser la réalisation de leurs investissements.

 

Dans ce contexte, une forte hausse des dépôts à vue est attendue. Ces derniers constitués en grande partie des comptes courants devraient battre de nouveaux records. En février, leur encours dépassait 411 milliards d’euros contre 195 milliards d’euros au mois de décembre 2007. La multiplication des crises et la baisse des rendements des produits de taux ont conduit à une forte hausse des dépôts à vue. 

Dépôts à vue des particuliers résidents

Collecte Livret A et Livret de Développement Durable et Solidaire

Le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire dont la collecte nette a atteint près de 10 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année devraient maintenir ce rythme de croissance au cours des prochains mois.

 

Au mois de mars, avec des agences bancaires fermées durant 15 jours, la collecte du Livret A a été de 2,71 milliards d’euros. Malgré sa faible rémunération et la baisse du taux entrée en vigueur le 1er février dernier, le Livret A demeure une valeur refuge. Ce fut le cas en 2009 et en 2012.

L’opportunité d’ouvrir un Plan d’Epargne Retraite 

En période de crise, les ménages hésitent à s’engager sur l’épargne de long terme. Pour ceux qui ne sont pas exposés à des problèmes de revenus, c’est pourtant le bon moment pour entrer sur ce type de placements du fait de la baisse, en moyenne, de 25 % des valeurs actions.

 

L’option du Plan d’Épargne Retraite est également étudiée. Ce produit de long terme permet de se constituer un supplément de revenus en vue de la retraite tout en assurant le financement des entreprises françaises qui dans les prochains mois auront besoin d’investir.

 

Une des voies de la sortie de crise passe par une mobilisation de l’épargne en faveur de l’économie. 

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