Le départ de plus en plus tardif des actifs à la retraite
Fin 2021, l’âge conjoncturel de départ à la retraite est, selon la DREES, de 62 ans et
7 mois pour les retraités résidant en France. Les femmes partent en moyenne 10 mois après les hommes : 63 ans pour les premières et 62 ans et 2 mois pour les seconds.
L’âge conjoncturel de départ à la retraite a augmenté de 2 ans et 1 mois depuis 2010, principalement en raison du passage de 60 à 62 ans de l’âge légal en 2020. Il augmente en revanche plus lentement depuis 2016 (8 mois), l’effet du relèvement de l’âge minimum légal d’ouverture des droits à la retraite à 62 ans tendant à s’estomper.
Entre 2004 et 2010, l’âge conjoncturel avait diminué de 1 mois, notamment après la mise en place de la possibilité de départ anticipé à la retraite pour carrière longue prévue par la réforme de 2003, et aussi sous l’effet de l’amélioration tendancielle des carrières féminines.
Cercle de l’Épargne – données DREES
L’âge conjoncturel de départ à la retraite augmente quels que soient les régimes, mais des écarts demeurent entre les différents régimes. L’âge de départ le plus précoce est constaté à la RATP. Suivent la SNCF et les industries électriques et gazières.
Avec le relèvement de l’âge légal, le taux de retraités à 60 ans a reculé de 46 points, passant de 63 % en 2010 (génération 1950) à 17 % en 2021. Le taux de retraités à 61 ans a lui aussi baissé, de 75 % en 2010 (génération 1949) à 27 % en 2021. L’ouverture des droits à la retraite intervient de plus en plus tardivement en raison de l’application des réformes. Le report de l’âge de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation entraînent, en effet, ce recul.
73 ANS L’ÂGE MEDIAN DES RETRAITES EN FRANCE
Fin 2021, la moitié des retraités de droit direct ont plus de 73 ans et 2 mois contre 72 ans et 8 mois fin 2020. Il est de 73 ans et 5 mois pour les femmes et de 72 ans et 5 mois pour les hommes. Les bénéficiaires d’une pension de droit direct qui ont entre 70 et 74 ans, fin 2021, sont les plus nombreux, notamment car il s’agit des générations du baby-boom. Ces derniers représentent ainsi 23 % de l’ensemble des retraités de droit direct. 14 % des titulaires d’un droit direct ont moins de 65 ans.
UNE DIMINUTION DE LA DURÉE MOYENNE PASSÉE À LA RETRAITE
La France détient l’espérance de vie à la retraite la plus longue de l’OCDE, autour de 25 ans en raison de départs précoces et d’une forte longévité. Le nombre d’années passées à la retraite devrait diminuer à l’avenir en raison de la stagnation de l’espérance de vie et des réformes qui imposent un report de l’âge de liquidation des droits. Entre les générations 1951 et 1954, la durée de retraite espérée de chaque génération est inférieure en moyenne d’environ 3 mois à celle de la génération précédente. La durée de retraite espérée pour la génération 1954 est de 24 années et 7 mois. Sur le long terme, cette durée reste de 2 mois plus élevée par rapport à celle de la génération 1940. Entre ces générations, la durée moyenne de retraite espérée est plus élevée pour les hommes (4 mois) et en légère diminution pour les femmes (de 1 mois). Bien que les femmes partent à la retraite à un âge, en moyenne, supérieur à celui des hommes, elles vivent plus longtemps, de sorte que leur durée espérée de retraite est supérieure. En moyenne, les femmes nées en 1954 passeront 26 années et 5 mois à la retraite, contre 22 années et 9 mois pour les hommes de la même génération.
À la veille du départ des générations nombreuses des années 1960, les retraités français sont au nombre de 16 millions en 2021, contre 5 millions quarante ans auparavant. Ils devraient être 24 millions d’ici le milieu du siècle. Les pouvoirs publics tentent de ralentir cette marche en avant en repoussant l’âge de départ et en allongeant la durée de cotisation. L’évolution de la législation aboutit à une moindre espérance de vie à la retraite, espérance de vie qui était en France la plus importante de l’OCDE. Le pari de l’augmentation du taux d’emploi chez les seniors vise à réaliser des économies au niveau des comptes des régimes de retraite mais également à maintenir une force productive suffisante pour générer de la croissance. Ce pari nécessite une adaptation des emplois afin que ces derniers soient conciliables avec des actifs plus âgés.
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