L’épargne retraite en pleine mutation
Données publiées par le service statistique du Ministère du Travail (DARES)
Selon les dernières données publiées par le service statistique du Ministère du Travail (DARES), l’encours des produits d’épargne représentait, à fin 2018, 237 milliards d’euros contre 229 milliards d’euros en 2017. Cette augmentation est principalement due aux cotisations versées d’une année sur l’autre, l’appréciation des valeurs de marché n’ayant pas contribué réellement à l’augmentation du fait de la baisse des valeurs actions en 2018. Cet encours comprend celui des produits d’épargne retraite individuels comme le PERP, les Contrats Madelin, la Préfon ou le Corem et celui des produits collectifs comme le PERCO, le PERE ou les retraites chapeaux (article 39).
Cet état des lieux réalisé par la DARES précède les modifications engendrées par la loi PACTE, la commercialisation des premier Plans d’Épargne Retraite étant intervenue à compter du 1er octobre 2019.
L’encours des produits d’épargne destinés aux particuliers (PERP, Corem, Préfon, CRH…) est passé de 28,6 à 51,6 milliards d’euros de 2008 à 2018. Cette progression s’explique tant par l’évolution favorable des actifs financiers que par la progression des cotisations.
Des cotisations stables en valeur relative
Si en volume les cotisations augmentent, en revanche par rapport à l’ensemble des cotisations retraite, leur poids est en recul. Depuis une dizaine d’années, les cotisations aux régimes de base et aux régimes complémentaires ont eu tendance à augmenter plus vite que celles des suppléments d’épargne retraite.
Les cotisations d’épargne retraite représentent moins de 5 % de celles destinées au financement de la retraite. En ce qui concerne les prestations, l’épargne retraite représente 2,4 % des pensions des retraités. Ce taux est stable depuis de nombreuses années. La France est, en la matière, loin de la moyenne des pays de l’OCDE (17 %). La jeunesse d’un certain nombre de produits (PERP, Contrats Madelin, PERCO) explique, en partie, le poids modeste de l’épargne retraite. La montée en puissance des régimes complémentaires dans les années 70 et 80 a contribué à freiner en valeur relative la montée en charge des prestations issues des produits d’épargne retraite.
Les cotisations sur les produits d’épargne retraite individuels dont le Corem, se sont élevées, en 2018, à 2,183 milliards d’euros. Le recul de 30 % s’explique par la mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu. L’effacement de l’année 2018 comme base fiscale et le dispositif visant à prendre en compte les versements sur trois ans pour établir le montant des déductions fiscales ont provoqué une chute de la collecte sur les produits individuels.
Les cotisations sur les produits individuels touchés par l’instauration de la retenue à la source
En 2018, le montant moyen des cotisations sur les PERP et assimilés a été de 726 euros contre 1 001 euros en 2017.
La contraction s’explique là encore par la mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu avec l’année blanche. Il est à noter que la baisse a été moins forte pour des produits comme le Corem.
Plus de 13 millions de contrats d’épargne retraite en cours de constitution
13,1 millions de contrats d’épargne retraite (hors article 39) sont en cours de constitution. Ce nombre ne correspond pas au nombre de personnes couvertes car certaines en ont plusieurs. Ainsi, il est possible d’avoir plusieurs produits collectifs en fonction de sa carrière professionnelle. De même, à titre individuel, il est autorisé d’avoir plusieurs produits (PERP, Contrats Madelin, Corem, etc.).
En raison de la mise en place de la retenue à la source, la souscription de nouveaux produits a fortement baissé sachant que des adhérents ayant pris leur retraite ont demandé d’effectuer des liquidations. Le nombre de PERP est ainsi passé de 2,349 à 2,295 millions de 2017 à 2018.
Un accroissement logique des bénéficiaires
Avec le vieillissement de la population et la maturité croissante des différents produits d’épargne, le nombre de bénéficiaires s’accroît. Il est passé de 1,980 à 2,421 millions de 2010 à 2018.
Près des trois quarts des bénéficiaires touchent moins de 2 000 euros de rente par an
22 % des bénéficiaires des contrats d’épargne retraite ont, en 2018, touché sous forme de rente moins de 500 euros quand seulement 7 % ont reçu plus de 5000 euros.
Le montant des rentes servies par les PERP est en léger recul avec des liquidations en croissance. Les faibles versements sur les PERP entraînent cette évolution.
En revanche, pour les produits comme le Corem, la Prefon et assimilés, les rentes servies sont en hausse. Elles sont passées de 1 570 à 2 015 euros de 2010 à 2018.
Le Plan d’Épargne Retraite, un très bon début
Selon les chiffres de la Fédération française de l'assurance (FFA), 83 490 PER ont été signés entre le 1er octobre et le 31 décembre 2019, pour un encours de 485 millions d'euros.
Si une partie de ces PER est issue de la transformation d’anciens contrats, la très grande majorité des contrats résulterait de nouvelles souscriptions. Le PER bénéficie d’un contexte porteur. Par ailleurs, ses caractéristiques (portabilité, liberté au niveau de la sortie avec introduction de sorties en capital, gestion pilotée), séduisent les épargnants.
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