Retraite, le retour des déficits
Régime général et Fonds de solidarité vieillesse (FSV)
Comme l’avait prévu le Conseil d’Orientation des Retraites, les comptes de l’assurance vieillesse se dégradent du fait du ralentissement de la croissance, des mesures prises après la crise des « gilets jaunes » et en raison de la poursuite du vieillissement de la population française.
Le déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse [FSV – qui finance les dispositifs de solidarité en matière de retraite] devrait s’élever, en 2019 à 5,4 milliards d’euros quand l’année dernière, les prévisionnistes tablaient sur un retour à l’équilibre.
En 2020, le déficit devrait atteindre 5,1 milliards d’euros. Le régime des salariés devrait connaître un solde négatif de 2,1 milliards d’euros en 2019 et de 2,7 milliards d’euros en 2020.
L’assurance vieillesse doit faire face à un manque à gagner avec l’instauration de la prime « Macron » de 1 000 euros sans charges dans les entreprises, reconduite en 2020. Il en est de même avec l’exonération de cotisations sur les heures supplémentaires (1,2 milliard) qui réduit donc les recettes des régimes sociaux. Enfin, le retour en arrière sur la hausse de la CSG, pour les retraités touchant plus de 2 000 euros par mois, pèse à hauteur de 1,5 milliard d’euros sur les comptes sociaux de 2019.
Contrairement à ces dernières années, ces mesures ne sont pas compensées par l’État. En 2020, les régimes de retraite devront trouver des ressources pour financer la réindexation des pensions en dessous de 2 000 euros. Par ailleurs, les flux de départs à la retraite progressent assez rapidement avec l’arrivée à l’âge de liquidation des droits des larges générations de la fin des années 50. Les effets du recul de l’âge de départ de 60 à 62 ans tendent à s’estomper.
Le Gouvernement a annoncé que la mise en place du futur régime universel de retraite suppose au préalable un rééquilibrage des comptes de l’assurance vieillesse. Une possible accélération du processus d’allongement de la durée de cotisation prévu en 2014 par la loi Touraine est envisagée. Cette loi porte progressivement la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein de 42 à 43 ans. Cette dernière durée doit logiquement s’appliquer à la génération 1973. Il serait envisagé de l’appliquer dès la génération 1964.
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